Auteur : ~Dulkera~
A ces quelques lignes:
N'écouter que les mots
N'entendre que les silences
Ne donner que le beau
Ma vie aura un sens.
C'est ma plainte, c'est mon cri.
Je réponds:
Ranimer les échos
Des rires d’innocence
A ce qui fait défaut
Rendre cœur et puissance
C’est mon rêve, mon homélie
Dulkera
Coquin, coquine
Ondin, ondine
Dans l'eau satine
Un vieux marin
Surprend son bain
Gredin, gredine
Saisit sa ligne
File un filin
Capture l'ondin
Malin, maline
Se débobine
Reprend son bain
Un peu plus loin
Salin saline
triste débine
A quai marin
Cuve son vin
Devin, devine
Morale marine
La mer donne bien
Mais pas en vain
Dulkera
Rien de très réjouissant je le crains
Attente
La roue du temps obsédante et cruelle
Egraine sur mon cœur des germes de fiel
Les ombres de la vie perdent leurs couleurs
Mes yeux se terrent en cet îlot de douleur
Ecorchée par des mots jamais prononcés
Accrochée à un espoir déjà consumé
Je cède peu à peu à cette force oppressante
Et je maudis ce cœur qui s’est montré trop tendre
Que s’effacent ses caresses, leur souvenir succombe
A la vue de ma détresse qu’on abatte ce monde
Qu’il soit pareil à mon cœur, ruines et catacombes
Qu’amour n’y subsiste pour que ma peine s’y fonde
Notes de fureur, harmonies de souffrances
Je revisite ces heures en sa douce présence
Mais des lianes de folie rampent à mes pieds
Leurs langues avides salissent le passé
Elles m’enveloppent en une parodie d’étreinte
Se moquent de moi, m’éveillent aux pires craintes
Qu’il faille encore souffrir c’est le prix pour aimer
Mais qu’il vaut mieux la mort que d’aimer plus jamais
Dulkera
Et moi ! devine :
Un rien une rime
Juste un, Justin
Baiser coquin
Dulkera Haine
On ne peut que s'attendre
A voir surgir les ombres
De haines rémanentes
Qui gangrènent le monde
Si la paix ne survit
Qu'en espèrant la guerre
Si par simple mépris
On assassine son père
Que reste t-il au monde
En ses flancs déchirés
A l'aube de l'hécatombe
Nos yeux sont occultés
Que sommes nous? Misérables
Terrés sous le ciment
Nous abreuvant de fables
En un flot incessant
La vie a ses mystères
L'humanité n'en a plus
Par sa folie meurtrière
L'angélisme est déchu
Mais jusqu'où irons-nous
Dans cette quête, chimère
Au nom de quel dieu fou
Massacre t-on son frère
Dulkera
Invocation
Vous qui de votre caveau
Faisiez danser les tables de Jersey
Vous qui de plus haut
Dirigez la barre de l'éternité
Vous qui par d'espiègles jeux
Faites trésaillir les vivants
Venez dévoiler à mes yeux
Les secrets d'outre-temps.
De part delà les ombres
Entrez en ma demeure
Frappez à ma porte
Jouissez de mes peurs
Soyez maître de mon corps
Prenez pied en mon coeur
Et révélez à mon âme
Le Livres des Tables.
Dulkera
La flamme et l'onde
C’est l’histoire d’une rencontre entre la flamme et l’onde
Étrange amitié ou les différences abondent
C’est un espiègle jeu ou les opposés se révèlent
Liant à leurs deux pieds des parcelles de ciel
L’onde clapotante, s’éparpille et ruisselle
Sur son lit de galets, gourmande de le soleil
La flamme virevoltante y mêle ses refrains
S’y mirant un temps, s’éprend du bel ondin
Leurs âmes s’amusant de ce désir interdit
S’épanchent et se cajolent en toute sympathie
Mais l’onde inconstante au flot solitaire
Se déclara un sombre soir, à l’enfant de l’enfer
L’onde se fit torrent pour l’envelopper de ses bras
Rougissant de plaisir la flamme s’approcha
Atténuant la brûlure dévorante de ses langues
Lui ouvrant tendrement les portes de sa gangue
S’immisçant dans la douce chaleur de ses chairs
L’onde se faisant courant, l’entraîna loin des terres
Et la flamme alanguie, oubliant sa naissance
S’abandonna entière et perdit toute substance
C’est l’histoire d’un geste qui fit naître l’amour
A force de caresses et de mots de velours
La flamme aveuglée fit l’ultime don de soi
Et dans les bras scintillants de l’onde, se noya.
Dulkera
Le départ des bateaux
Sur notre sombre rade, le
voile de brume s’est levé
Et le cortège tant annoncé a présentement quitté les quais
Demoiselles goélettes ouvrant la marche
Aux galions prospères et leurs voiles d’albâtres
En une file majestueuse ils se sont élancés
Gravant dans leur sillon des brides du passé
Regagnant l’océan et son immensité.
Touche à touche, voiles à voiles
Comme au ciel une vive traînée d’étoile
Je les ai regardé, filer loin de nos terres
Je les ai envié d’ainsi étreindre la mer
J’ai rêvé d’une carène en place de mes pieds
Que le cerceau de mes bras se pare d’une borde armée
Et que mon dos se mu en un mât dressé
Danse lancinante sur la mer descendante
Un ballet de couleur sur l’écume virevoltante
Les bruns, rouges, ocres et bleus limpides
Répondaient en riant au voiles couleurs d’hermine
Croisant la pointe, sur les flots calmes du goulet,
Les plus fougueux d’entre eux tirèrent quelques bordées
Comme un hommage à ces milles regards tournés
Peu à peu le flot s’est tari, mais de la côte je vis
La myriade d’ équipage courir vers le bleu infini
Bon voyage messieurs et que vos voiles immenses
Colorent la planète et fasse résurgence
Qu’en vos cœurs restent gravés l’amour de la mer
Et que dans quatre ans donc, vous rejoigniez nos terres,
Pour Brest 2008, la fête de la mer.
Dulkera
Lettre ouverte à l'ami
Trop de mots déjà écrits
Trop de je t’aime à l’abandon
Mais pas un seul à celui
Qui accorde son attention
On a tendance à oublier
Ceux qui nous soutiennent
Par leur tendresse, leur sincérité
A l’écoute de nos peines
Bien plus qu’une idylle
C’est une caresse à l’infini
Une bourrasque paisible
Qui bouscule votre vie
Des pas côte à côte à l’éternel
Compagnons de détresse
D’illusions spirituelles
Mais amis sans conteste
Puisqu’il ait des gloria à l’amour
Pourquoi y’en aurait-il pas
Pour ceux qui offrent chaque jour
Leur force, leur temps et leur joie
J’en connais de sincères
J’en connais de rieurs
J’en connais comme des frères
Qui revendent du bonheur
Confiance absolue et sans équivoque
La douceur du duvet, la dureté du roc
On se donne plus que de raison
Quand l’amitié devient passion
Qu’est-ce qui nous rend soudain
Moins soucieux de nous-mêmes
Si ce n’est le chagrin
De l’ami que l’on aime
Puisqu’il ait des chansons
Qui essence l’amour
Laissez moi à son nom
Lier mon cœur pour toujours
Se jeter à cœur perdu
Dans les larmes de l’autre
Par simple certitudes
Qu’elles sont siennes et nôtres
Qu’est-ce qui rassemble
Deux horizons si lointains
En quoi se ressemblent
Deux personnes en chemin
Si ce n’est que le désir
D’écouter et de comprendre
De vivre dans ses rires
De mourir quand sa voix tremble
A l’épreuve du temps
Au-delà des distances
L’amitié se conjugue au futur
A l’abri de l’usure
Souvenir impérissable
Plus qu’un dessin dans le sable
Plus que sur l’écorce, deux initiales
Car l’amitié cultive le cœur et l’âme
Une histoire de confiance, de tendresse, d’attention
Une histoire de jeunesse, sans promesse, ni caution
Au-delà de sa fierté
Apparaître comme on est
Par respect pour l’ami
Et par confiance aussi
Et comprendre au-delà
Et aimer au-delà
Car au-delà de nos égoïstes peurs
L’amitié nous rend meilleure
Dulkera
La hampe fluette d'une jonquille
Câline la courbe d'une hanche
Dans vos yeux dorés scintillent
Les mots du poète qui s'épanche
Sa maxime :
Il n'y a rien de plus beau qu'une clef,
tant qu'on ne sait pas ce qu'elle ouvre.
Maeterlinck
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