Auteur : ~Marylen~

BERCEUSE POUR MARYLEN

Viens donc ma p'tite cafrine
Dans les bras de tantine !
Viens que je te raconte
La bébête qui monte !

REFRAIN

Guili guili guili
Et passe par ici
Et passera par là
Tralalère tralala.

Viens donc ma douce enfant
Dans le lit de Mère-Grand
Te blottir en mon âme
Et recueillir la flamme !

Viens donc ma choupinette
Auprès de Tante Nénette
Manger des goyaviers
Dans l'ombre des bananiers !

Viens donc mon petit cœur
Ma petite reine, ma fleur
Chanter au clair de lune
Une prière opportune !

Viens donc fillette, ma belle
Sous l'arbre à balancelle
Avant de t'envoler
Au paradis, rêver !

Viens donc ma p'tite cafrine
Dans les jupes de tantine
Sentir le café ivre
et le bonheur de vivre !


CA FAIT SI MAL

Tu t'es encore mordue la langue !

Baiser. Salive sucrée mêlée au goût du sang.
Ton rire nerveux, écorché, un grelot dément
Que fanent les volutes de l'encens
Et qui brûle à ta bouche rouge piment.

Ma détresse gronde au fond de mon âme,
Monte à l'assaut de moi, veillée d'armes
Au pied du cœur qui se consume, flamme,
Fièvre mortelle que rien ne désarme.

Ma main tremblante de rage, caresse en rond
Ta chevelure gaufrée qui pare ton joli front.
Mon enfant, comme j'exècre ces affreux démons
Qui ont bâti, entre toi et moi, ce pont !

Le vain mal coule entre ses sombres arches,
Roule sous le ciel noir en colère qui se fâche
Et gronde avec le badaboum du tonnerre. Clash
Sous les nuées désincarnées, fuyantes et lâches !

Je voudrais pouvoir te prendre dans mes bras,
Me glisser vers le néant du Néant avec toi.
Aller là, où ni Dieu ni l'autre, ni croix ni Foi
N'ont jamais dû avoir, de cité, le droit.

Que le diable maudit emporte la terre !
Que ses suppôts assoiffés boivent la mer !
Puisque, restent vaines toutes mes prières,
Que s'ouvrent donc les portes de l'enfer !

Tout me paraîtrait alors plus doux qu'ici bas !


MARY ET SES RONGEURS

Les rates déménagent
Dans leur cage, sur le siège gris
De l'Opel Corsa.

Le cobaye roucoule
D'aise en voyant arriver
Loupiote, le lapin.

Les congés finis,
Tous les rongeurs se retrouvent
Enfin réunis.

A la Souterraine,
Oh! Un chat noir au rond-point...
Vite Mary ! On rentre !


UN FOSSE A FRANCHIR

J'ai une pleine maison de jeunes,
Et c'est un bonheur de l'été.
Je suis couchée depuis longtemps,
Mais le sommeil fait défaut.
J'entends les éclats de rires joyeux
De mes jeunes en vacances
Dans la chambre à côté.
Heureuse belle insouciance
De l'éphémère enfance !

J'entends, d'autre part,
Les bruits d'une autre enfant
Qui, vraisemblablement,
Souffre d'être à l'écart.
Elle tape sa tête contre son oreiller
Répète inlassablement les mots,
Toujours les mêmes: Va là-bas…
Pousse des petits cris perçants…
A quoi pense-t-elle ainsi enfermée
Dans son monde clos ?
Elle aurait sûrement aimé pouvoir
Aller vers les autres, l'autre monde,
rire avec sa sœur et ses cousines…

Je me lève. Je lui parle d'amour.
Elle me repousse et me dit de partir.
Je m'insurge contre cette injustice !
Je prends son petit corps dans mes bras:
16 ans, 30 kilos, immense désespoir
Dans ses profonds yeux noirs !
Je la serre très fort contre moi,
Je lui répète que je l'aime, tout bas.
Mon enfant souffre, mon cœur saigne.
Je la borde dans son lit et la caresse,
Je demande à Dieu de lui apporter
Un brin de sérénité et je quitte la pièce
Pour ne pas éclater en larmes devant elle.

J'entends d'un côté, les rires,
J'entends de l'autre côté, souffrir.
Cette nuit d'été, la tristesse me prend.
Moi qui pensais avoir fait un grand pas,
Moi qui pensais ne plus souffrir de cela…
Le fossé est trop profond pour le franchir.
Je pleure dans la nuit. Mon âme se déchire.
Mon enfant est différent et ça fait mal!
Mon enfant a mal. Mon enfant est mal.
Maintenant je sais qu'elle le sait.
La plaie que je croyais fermée
S'est rouverte cette nuit.


PEDALE A MIDI

Rires derrière les arbres.
Trois ou quatre têtes chevauchent
la ligne des haies.

Le vent dans les pins
Chante le soleil d’été
Sur le dos des vaches.

Rayons sautent et tournent
Sur les cailloux du chemin.
Valses enfantines.

Appel sous les toits
En bas du chemin pentu :
« -Ohé ! A la soupe ! ».

Panne de freinage,
Le guidon dans le muret,
Aïe ! Poignets cassés.


VIVE LA RENTREE !

Ouf ! enfin je respire !
Voilà des vacances chargées
De petites joies et de rires
Et de grandes peines partagées.
Porte ouverte à tous les temps
Aux amis de passage
Ou aux parents voyageant.
Je n’ai pas été au chômage !

Voici le calme de retour.
J’aspire maintenant au repos
De mes nuits et de mes jours
Avant de reprendre le boulot.
Vive le silence sacré
Autour de mon humble personne,
Calme où je puise mes vers sucrés
Pour mon amour, que j’abandonne
Aux délices de mes phantasmes !
Sois prêt, amour, à recevoir mes rimes
Délivrées dans un orgasme,
Une débauche de baisers en prime !



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Mise à jour : le 28 décembre 2004