Romane : Portrait fugace
Un petit bout de rien, à peine un souffle,
à peine un murmure, à peine une émotion…
Qui suis-je pour me battre ainsi… pour
vouloir à tout prix… pour tenter malgré tout…
Noir
Pour fouiller dans mon imaginaire, extirper
mes rêves, leur donner forme, leur donner vie… mille couleurs, mille
musiques, mille lumières…
Combien de nuits blanches… d’encriers
vidés… de feuilles noircies… de mots…
Combien de sueur… on refait…
inlassablement… on refait…
Noir
Le rideau rouge alourdit ses plis de
retrait. Dans quelques minutes, il s’ouvrira devant la fosse obscure de la
foule…
Je n’entends presque pas la rumeur,
au-delà des battements de mon cœur. Je les sais là, tous. Retranchée,
tremblante. Solitaire entre vous solitaires. Avec cette vague, la septième, au
creux de mon ventre.
Lumière.
Musique
J’y suis. Là. Devant. J’y suis mais ce
n’est pas moi. Vous y verrez ce que vous voudrez. Elle, Moi, une
Autre… qu’importe… maintenant, dans cet instant qui n’existe pas parce
qu’il bascule du futur au passé, l’éphémère…
Musique
Masque, fards, costumes et paillettes…
Musique
Drôle de décor… drôle d’histoire…
Musique
Une, deux, dix, vingt, cent, mille, cent
mille émotions…
Musique
Noir.
Tumulte… épuisement… chaos d’un
silence par-dessus le silence…
Et je recommence. Tout. Autrement.
Un autre rêve. D’autres nuits blanches.
D’autres rideaux. D’autres musiques. D’autres épuisements. D’autres
silences.
Noir. Lumière. Noir.
Je n’ai jamais autant vécu la vérité
que dans l’éphémère…
Je m’appelle Patricia…

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Mise à jour : le 28 décembre 2004